Quelques portraits des seigneurs
de Hauteville écrits par leurs contemporains
Extraits des: « Empires normands d'Orient » de Pierre Aubé
Guillaume Bras-de-Fer fils de Tancrède(1005-1046),
comte de la principauté de Capoue, comte de Pouille, seigneur d'Ascoli
« Et a dire la vérité, plus valut la hardiece et la prouesce de ce petit de Normans que la multitude de li Grex »
Aimé du Mont Cassin.
Robert Guiscard fils de Tancrède (1020 -1085),
duc de Pouille,
prince de Salerne, prince de Bénévent
« Ce Robert joignait à une grande ambition une finesse extrême. Sa force musculaire était remarquable. Tout son désir était d'atteindre la haute position des hommes puissants. Quand il avait formé un dessein, rien ne pouvait l'en détourner, et nul mieux que lui ne sut organiser toutes choses pour atteindre un but...On devine qu'étant aussi merveilleusement doué du côté du corps et de l'esprit, il ne voulut pas rester dans son humble condition. Tout lien de dépendance lui était insupportable. Ainsi dit-on, sont ceux dont la grande âme et les aspirations dépassent le cercle trop étroit dans lequel ils sont nés. »
Anne Comnène, fille du basileus Alexis 1er - « l'Alexiade »
duc de Pouille,
prince de Salerne, prince de Bénévent
« Ce Robert joignait à une grande ambition une finesse extrême. Sa force musculaire était remarquable. Tout son désir était d'atteindre la haute position des hommes puissants. Quand il avait formé un dessein, rien ne pouvait l'en détourner, et nul mieux que lui ne sut organiser toutes choses pour atteindre un but...On devine qu'étant aussi merveilleusement doué du côté du corps et de l'esprit, il ne voulut pas rester dans son humble condition. Tout lien de dépendance lui était insupportable. Ainsi dit-on, sont ceux dont la grande âme et les aspirations dépassent le cercle trop étroit dans lequel ils sont nés. »
Anne Comnène, fille du basileus Alexis 1er - « l'Alexiade »
Roger I dit le « Bosso » fils de Tancrède (1031-1081),
comte de Sicile appelé le « Grand Comte »
« Il était de haute taille, de grande beauté, spirituel, gai, affable, fort et brave, sage et prévoyant. Sa parole enjôleuse savait convaincre les plus réticents. Mais il était d'une ambition dévorante, prompt à la rébellion lorsque ses désirs immédiats n'étaient pas satisfaits. »
Geoffroi Malaterra
comte de Sicile appelé le « Grand Comte »
« Il était de haute taille, de grande beauté, spirituel, gai, affable, fort et brave, sage et prévoyant. Sa parole enjôleuse savait convaincre les plus réticents. Mais il était d'une ambition dévorante, prompt à la rébellion lorsque ses désirs immédiats n'étaient pas satisfaits. »
Geoffroi Malaterra
Bohémond de Hauteville fils aîné de Robert Guiscard (1054-1111)
prince de Tarente, prince d'Antioche
« On n'avait jamais vu auparavant, sur la terre des Byzantins, homme pareil à celui-là, barbare ou grec, car sa vue engendrait l'admiration et sa renommée l'effroi...Il avait une si haute stature qu'il dépassait presque d'une coudée les plus grands...Il se dégageait de ce guerrier un certain charme, en partie gâté par je ne sais quoi d'effrayant qui émanait de son être. Car tout dans cet homme, dans sa personne, était dur et sauvage, à la fois dans sa stature et dans son regard, et son rire même faisait frémir son entourage. Corps et âme, il était ainsi fait que le courage et l'amour se hérissaient en lui, et tous deux regardaient vers la guerre. Il avait l'esprit souple, rusé et riche en subterfuges en toute occasion. Ses paroles étaient en effet calculées et ses réponses toujours ambiguës. Cet homme à ce point supérieur ne le cédait qu'à mon père sous le rapport de la fortune, de l'éloquence et des autres dons de la nature. »
Anne Comnène - « l'Alexiade »
prince de Tarente, prince d'Antioche
« On n'avait jamais vu auparavant, sur la terre des Byzantins, homme pareil à celui-là, barbare ou grec, car sa vue engendrait l'admiration et sa renommée l'effroi...Il avait une si haute stature qu'il dépassait presque d'une coudée les plus grands...Il se dégageait de ce guerrier un certain charme, en partie gâté par je ne sais quoi d'effrayant qui émanait de son être. Car tout dans cet homme, dans sa personne, était dur et sauvage, à la fois dans sa stature et dans son regard, et son rire même faisait frémir son entourage. Corps et âme, il était ainsi fait que le courage et l'amour se hérissaient en lui, et tous deux regardaient vers la guerre. Il avait l'esprit souple, rusé et riche en subterfuges en toute occasion. Ses paroles étaient en effet calculées et ses réponses toujours ambiguës. Cet homme à ce point supérieur ne le cédait qu'à mon père sous le rapport de la fortune, de l'éloquence et des autres dons de la nature. »
Anne Comnène - « l'Alexiade »
Roger II , fils du Grand Comte Roger(1095- 1154),
« roi de Sicile, d'Apulie et de Calabre,
avec le principat de Capoue,
l'hommage de Naples et le secours des hommes de Bénévent »
« Le comte n'était pas homme à se satisfaire d'un échec, à supporter en silence une blessure d'amour-propre. Tout en lui dénonçait ses origines normandes. Son visage, d'une inquiétante dureté, terrorisait son entourage. Sa parole puissante, mais brève et impérieuse, invitait à une obéissance immédiate et sans défaillance. Son ambition était sans limite, insatiable. Attentif aux moindres pulsations du monde qui l'entourait, il en saisissait d'emblée les failles et les virtualités. »
Guillaume de Tyr
Guillaume II dit « le bon », fils de Guillaume 1er (1154-1189),
roi de Sicile
« Il était d'une beauté éblouissante, d'une majesté naturelle, tout à la fois gracieuse et grave, qui forçait le respect. Cultivé, plus attiré par les lettres et les arts que par le métier des armes, c'était un être réservé, sincèrement pieux et d'une grande rectitude morale. »
Hugues Falcand
Tancrède de Lecce (1138-1194), petit-fils de Roger II
comte de Lecce,
grand connétable et maître de justicie
d'Apulie et de la Terre de Labour,
roi de Sicile
« Intelligent, ambitieux, courageux, excellent chef militaire, il n'était plus une jeunesse et, de surcroît, manquait absolument de prestance. Sa laideur était célèbre. »
Pierre d'Eboli
Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250),
fils de Henri VI de Hohenstaufen et de Constance de Hauteville
empereur du Saint-Empire romain germanique,
roi de Sicile, roi de Jérusalem
« D'assez petite taille, malingre, chauve et voûté prématurément, son apparence chétive cachait une âme de feu. Dans son palais, vivifié d'une incomparable intelligence, il apparaissait dans toute la plénitude de sa grandeur, éblouissant d'un génie aux mille facettes, envoûtant, convaincant. Et terriblement inquiétant. »
fils de Henri VI de Hohenstaufen et de Constance de Hauteville
empereur du Saint-Empire romain germanique,
roi de Sicile, roi de Jérusalem
« D'assez petite taille, malingre, chauve et voûté prématurément, son apparence chétive cachait une âme de feu. Dans son palais, vivifié d'une incomparable intelligence, il apparaissait dans toute la plénitude de sa grandeur, éblouissant d'un génie aux mille facettes, envoûtant, convaincant. Et terriblement inquiétant. »